Le saviez-vous ? Être curé peut être une affaire de famille …

Ne soyez pas choqué, nous allons rapidement tirer ça au clair.

Vous rappelez-vous de l’ouverture du reliquaire de Saint Etienne l’Allier et le dilemme Martin/Martyr créé par l’écriture cursive de Gabriel Routure curé de Saint Jean de la Léqueraye ?

Eh bien, figurez-vous qu’au moment de prendre sa retraite en 1776, ce brave abbé Routure, comme c’était possible avant la Révolution, a cédé sa cure en faveur de son neveu Jacques-François Routure, prêtre lui aussi depuis 10 ans.

Jacques-François a pris possession de la cure en septembre avec son oncle toujours en place. Fin négociateur ainsi que calligraphe douée, il avait gardé « une partie du presbytère et de ses dépendances, plusieurs droits et redevances, deux acres de terre en labour et une rente viagère de 700 livres ».

L’histoire ne nous dit pas si la cohabitation était une réussite, ni quand Gabriel a quitté cette terre ni s’il était d’accord avec les idées politiques de son neveu. Mais elle nous donne des nouvelles de ce dernier pendant la Révolution et juste après.

Jacques-François, quand beaucoup de ses confrères quittaient la France pour se réfugier en Angleterre et ailleurs, a décidé de prêter serment à la constitution civile du clergé en 1791 et de rester prêtre constitutionnel de sa paroisse.  A priori, prêter serment n’était pas suffisant pour Jacques-François qui « se montra patriote ardent et rechercha la bienveillance des hommes de la Révolution ».

Au moment du concordat, la paroisse de Saint Jean a été supprimée. Jacques-François, malgré son passé de révolutionnaire, a été nommé curé de Freneuse-sur-Risle, mais cette nomination n’a pas été maintenue et il a quitté les pages de l’histoire sans laisser plus de traces, tout comme son église qui a été vendu en carrière quelques années plus tard. Mais ceci est une histoire pour un autre jour !

Le village de Saint Jean est rattaché à son voisin Saint Georges du Mesnil, lieu de la messe de 09h30 ce dimanche.