C’est dimanche jour du Seigneur et notre spécialiste liturgique est au rendez-vous :
Après avoir brièvement parlé du cierge pascal la semaine dernière, évoquons aujourd’hui l’eau baptismale.
Si le cierge pascal est le symbole caractéristique du temps de pâques, l’eau baptismale elle aussi est un élément incontournable des solennités pascales.Et s’il y a de l’eau, c’est parce qu’il y a le baptême.Sacrement le plus nécessaire, le baptême nous plonge dans la mort avec le Christ pour renaître avec lui à la vie divine. Et c’est pourquoi dans les temps antiques, c’était au cœur de la nuit de Pâques, alors que la communauté chrétienne était rassemblée pour célébrer la Résurrection du Seigneur, que le Sacrement du baptême était conféré aux catéchumènes.
Voilà pourquoi le cœur de la Vigile pascale, c’est la liturgie baptismale. La bénédiction de l’eau pour les baptêmes remonte aux temps apostoliques, comme le rappellent les grands docteurs de l’Eglise, tel saint Ambroise de Milan ou encore saint Cyrille de Jérusalem. À l’époque paléochrétienne, une fois toutes les lectures achevées, c’est au chant du psaume 41 que le clergé et les catéchumènes se rendaient au baptistère.
« Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ainsi mon âme te cherche, toi, mon Dieu… » Ainsi s’avançaient les catéchumènes soupirant après les eaux vives du baptême, précédés par le cierge pascal qui les guidait, tel la colonne lumineuse qui conduisit les fils d’Israël à travers les eaux de la Mer rouge.
Élément essentiel du baptême, l’eau au cours de la vigile reçoit une bénédiction particulière et solennelle. La prière utilisée nous ramène au berceau de notre foi, évoquant la Création, les eaux du déluge, le passage de la mer rouge, passages de l’histoire sainte qui préfigurent le baptême. Et comme pour consacrer davantage cette eau en cette nuit, par trois fois le célébrant plonge le cierge pascal dans l’onde, signifiant par là l’Esprit Saint fécondant les eaux :
« Nous t’en prions, Seigneur notre Dieu : par la grâce de ton Fils, que vienne sur cette eau la puissance de l’Esprit Saint, afin que tout homme qui sera baptisé, enseveli dans la mort avec le Christ, ressuscite avec le Christ pour la vie. » »O nuit de vrai bonheur, nuit où le ciel s’unit à la terre, où l’homme rencontre Dieu », chantait le diacre dans l’Exultet.
Pour les catéchumènes, cette rencontre de l’homme avec Dieu s’accomplit pleinement dans cette fontaine baptismale où, lavés de la faute originelle, ils renaissent de la vie même du Ressuscité. À la lumière de cette évocation de l’eau baptismale, n’oublions pas quand nous nous signions avec ce précieux sacramental, ou bien que nous en sommes aspergés, que ce sont les eaux vives de notre baptême, promesse de la Résurrection bienheureuse.