Nous évoquions dimanche dernier les trois mystères célébrés dans la solennité de l’Epiphanie. Après la venue des mages et le baptême du Christ, c’est aujourd’hui la troisième theophanie qui est commémorée :
le miracle des noces de Cana
Bien qu’avec ce dimanche l’on retrouve le cycle du temps ordinaire, la messe d’aujourd’hui a néanmoins une tonalité festive. Et ce grace à la lecture de cette page d’évangile qui nous rappelle ce banquet de noces au cours duquel le Seigneur, avec la médiation de sa Mère, accomplit le premier miracle devant ses disciples.
Bien plus que le premier miracle du Christ, ce changement de l’eau en vin est aussi une préfiguration du sacrement de l’Eucharistie. Et ce n’est pas pour rien que l’antienne chantée aujourd’hui pendant la communion reprend les paroles mêmes de l’évangile.
Cette antienne, une des plus belles du corpus grégorien, est comme un tableau, ou bien un petit drame qui présente de manière condensé les différents épisodes du récit évangélique
« Dicit Dominus : implete hydrias aqua… »
La parole impérieuse et efficace du Seigneur se fait entendre dans le registre grave des voix que l’on prête toujours au Christ dans l’usage grégorien.
« Cum gustasset architriclinus… »
le récit se poursuit dans le medium, évoquant l’étonnement du maître du banquet qui goûte ce vin supérieur aux autres.
« Servasti vinum bonum… »
les voix montent dans l’aigu pour faire éclater davantage les paroles de l’architriclin :
« tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant ! »
Cette magnifique antienne de communion nous donne le sens, la clef de ce signe de Cana, en le rapprochant du mystère eucharistique. Ce « bon vin » des noces de Cana, c’est le vin de l’Eucharistie. Et si dans cet évangile Jésus répond à sa Mère que son heure n’est pas encore venue, il n’hésite pas cependant, en changeant l’eau en vin, à préfigurer le sacrifice eucharistique, mémorial de sa Passion …
À la messe, Jésus est là présent. Alors vivons chaque célébration comme un banquet de noces, dans l’allégresse : l’Époux divin est parmi nous, et il nous offre le « bon vin » de sa Parole et de son Eucharistie !