C’est dimanche, jour du Seigneur et notre specialist liturgique est au rendez-vous.
Depuis le début du carême, peut-être avez-vous remarqué que, juste avant la bénédiction finale et l’envoi, le prêtre prononce une oraison supplémentaire. Cette oraison rajoutée se nomme prière sur le peuple.
Nous devons à la nouvelle traduction du Missel Romain de retrouver ces prières qui ont été réintroduites dans le Missel depuis 20 ans, reprenant cet usage particulièrement ancien de la liturgie.
Historiquement, ces oraisons étaient prononcées à la fin de chaque office et ce durant toute l’année. Néanmoins, au cours des siècles, le Missel Romain ne les a finalement conservées que pour les messes du temps du carême. Elles sont toujours précédées de l’exhortation « Inclinez-vous pour la bénédiction », et pendant qu’il les dit, le prêtre étend les mains sur le peuple.
Chacune d’elles appelle sur les fidèles les bénédictions du ciel et tous les biens nécessaires pour progresser sur le chemin du salut. Telle la prière du premier dimanche de carême : « Que descende sur ton peuple, Seigneur, l’abondance de ta bénédiction, afin que dans l’épreuve grandisse l’espérance, que dans la tentation s’affermisse le courage, et que soit accordée la rédemption éternelle. »
Ces prières de bénédiction prononcées sur le peuple étaient si chères aux fidèles romains que, en l’an 545, alors que l’empereur Justinien faisait arrêter en pleine messe le pape Vigile pour le conduire prisonnier jusqu’à Constantinople, le peuple romain se souleva, exigeant que leur évêque ne quitta pas Rome sans leur laisser sa bénédiction et prononcer l’oraison sur le peuple.
Réjouissons-nous du retour de cet usage dans nos liturgies, et lorsqu’elles sont prononcées sur nous, recevons-les avec foi pour en recueillir les fruits spirituels qu’elles appellent.