C’est dimanche, jour du Seigneur, et notre spécialiste liturgique est au rendez-vous !
Bien installés dans le « Temps ordinaire », nous continuons aujourd’hui les chroniques concernant le déroulement de la messe.
La dernière chronique de cette série évoquait le chant du Sanctus.
À la suite de ce chant qui uni le Ciel à la terre commence la prière eucharistique, c’est à dire la prière la plus importante de la messe où seront prononcées les paroles consécratoires par lesquelles le pain et le vin deviendront le Corps et le Sang du Seigneur.
Jusqu’au second concile du Vatican, le Missel romain ne connaissait qu’une seule prière eucharistique : le « Canon romain » (appelé dans le missel actuel prière eucharistique n° I). Connu dès le IVème siècle, cité dans un écrit de saint Ambroise de Milan, cette prière eucharistique trouva sa forme définitive au VIème siècle sous le pontificat de saint Grégoire le grand.
Au fil des siècles, et notamment grâce aux réformes carolingiennes, le Canon romain s’imposa dans les liturgies de tout l’occident chrétien. Du fait de cette prédominence et des siècles continus durant lesquels il fut employé, le Canon romain garde une place d’honneur dans la liturgie.
Néanmoins, lors de la dernière réforme liturgique, 3 autres prières eucharistiques furent ajoutées au missel. La n° II est adaptée d’une anaphore orientale, la III a été composée comme une alternative au Canon romain, et la IV a été inspiré par la liturgie byzantine de Saint Basile.
Malgré leurs différences, on retrouve les mêmes éléments dans chacune de ces prières eucharistiques :
– l’epiclèse, qui invoque la descente du Saint-Esprit sur les offrandes,
– le récit de l’institution, où le célébrant agit « en la personne du Christ » en redisant les paroles de la Cène, par lesquelles le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Christ,
– l’anamnèse, acclamation par laquelle l’assemblée fait mémoire de la mort et de la résurrection du Seigneur,
– des prières d’offrande et d’intercession pour les vivants et les morts,
– la doxologie trinitaire qui conclue toujours la prière eucharistique