C’est dimanche jour du Seigneur et notre spécialiste liturgique est au rendez-vous
« Par lui, avec lui, et en lui… » Avec cette grande doxologie se conclue la prière eucharistique au cours de laquelle ont été consacré le pain et le vin en Corps et Sang du Christ.
« Prenez et mangez en tous » : pour accomplir cette demande du Sauveur, juste après la prière eucharistique s’ouvre le rite de la Communion. Et dans la liturgie romaine, c’est par la prière du Notre Père que débute ce rite.
Le Notre Père, la prière que nous enseigna le Seigneur Jésus lui-même, et que par conséquent on appelle « oraison dominicale », semble avoir été dans la liturgie depuis les temps apostoliques.
De fait, cette prière vénérée se trouve dans absolument tous les différents rites liturgiques que l’on trouve dans la Chrétienté.
Dans le rite romain, l’oraison dominicale se trouvait primitivement entre la fraction du pain et la communion, jusqu’à ce que le saint pape Grégoire Ier la déplace juste à la fin de la prière eucharistique, avant la fraction du pain et le baiser de paix, place qu’elle n’a jamais quitté depuis.
Autrefois le prêtre seul prononçait cette prière, jusqu’aux réformes conciliaires qui prescrivirent, à l’exemple des liturgies orientales, que tous les fidèles la disent avec le célébrant.
Le Notre Père est suivie par une prière appelée « embolisme », ce qui signifie étymologiquement « intercalation », et qui développe la dernière demande de l’oraison dominicale : « Délivre-nous de tout mal, Seigneur, et donne la paix à notre temps… »
Charnière entre la prière eucharistique et la communion, le Notre Père est la prière parfaite pour nous preparer à la communion sacramentelle, car elle contient ces deux demandes : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour », et « Pardonne-nous nos offenses ». À l’instant de recevoir le Seigneur, la liturgie ne saurait mieux préparer nos âmes que par l’oraison dominicale qui nous fait dire notre faim de l’Eucharistie et notre désir de purification.