C’est dimanche jour du Seigneur et notre spécialiste liturgique est au rendez-vous
Après le rite de la paix, la Fraction du pain et le chant de l’Agnus Dei, le prêtre se prépare à la communion
Pour cela, le Missel romain donne au célébrant le choix entre deux oraisons, que la liturgie nomme « apologies ». Celles-ci sont peu connues des fidèles, car c’est à voix basse que le prêtre les dit.
Voici le texte de ces deux prières :
« Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, selon la volonté du Père et avec la puissance du Saint-Esprit, tu as donné, par ta mort, la vie au monde ; que ton Corps et ton Sang très saints me délivrent de mes péchés et de tout mal ; fais que je demeure fidèle à tes commandements et que jamais je ne sois séparé de toi. »
« Seigneur Jésus-Christ, que cette communion à ton Corps et à ton Sang n’entraîne pour moi ni jugement ni condamnation ; mais que, par ta bonté, elle soutienne mon esprit et mon corps et me donne la guérison. »
Ces oraisons sont relativement récentes dans la liturgie romaine. Il est difficile de les dater précisément, mais on peut les faire remonter au haut moyen-âge, probablement à l’époque carolingienne.
Les oraisons avant la communion, tout comme les prières de l’offertoire, étaient multiples et variaient d’un diocèse à l’autre. Connu par cœur par les prêtres, elles n’intégrèrent le Missel romain qu’au moyen-âge, époque où la dévotion privée prit de l’importance et où les liturgistes ressentir la nécessité de fixer ces prières.
N’étant pas communautaire, certains ont pu voir ces oraisons privées dites à voix basse comme superflues, mais la dernière réforme liturgique les a conservées, et la Présentation générale du missel romain explique ainsi leur conservation : « Le prêtre prie comme président, au nom de l’Église et de la communauté rassemblée ; il prie aussi parfois en son nom propre pour accomplir son ministère avec plus d’attention et de piété. »