C’est dimanche, jour du Seigneur et notre spécialiste liturgique est au rendez-vous.
Au début de cette année, nous avions évoqué, dans cette modeste chronique dominicale, les fonctions liturgiques du sacristain, du cérémoniaire et de l’organiste. Nous voudrions évoquer aujourd’hui le rôle du chantre et de la schola (ou chorale).
Qui, mieux que les fidèles participants aux offices, peut se rendre compte du rôle essentiel que le chantre et les choristes accomplissent dans nos liturgies. De la procession d’entrée à l’envoi, en passant par les liturgies de la Parole et de l’Eucharistie, chaque rite est accompagné par le chant.
D’où l’importance cruciale des chantres. Par leurs voix, par leur connaissance de la musique et de la psalmodie, ils contribuent à parer de beauté tous les offices, et à entraîner dans leur sillage les fidèles à chanter les louanges divines.
Mais pourquoi chante-t-on à l’église ? Pourquoi ce besoin d’orner une très large part de la liturgie par le chant ?
C’est que les mots de la liturgie, qu’ils soient Parole de Dieu, qu’ils soient prières, qu’ils soient louanges, ne sont pas des mots ordinaires, et pour le manifester, l’Église a choisi de les chanter. Dans la liturgie, la musique, si belle soit-elle, n’est jamais là pour elle même. Si l’on chante, c’est pour exalter et mettre en valeur la parole. Comme un enlumineur rehausse son dessin avec l’or et les couleurs, le chant pare et magnifie le verbe.
« Cantare, amantis est », disait Saint Augustin : chanter est le propre de celui qui aime. C’est parce que nos cœurs débordent d’amour pour Dieu que nos voix s’élèvent pour le chanter.
Quand, ce matin, à l’image des oiseaux de nos bocages, nos voix se feront entendre pour chanter, pensons plus profondément à ce sens spirituel du chant sacrée et de la Parole qu’il porte.