Dimanche jour du Seigneur : le chant d’entrée

C’est dimanche, jour du Seigneur, et notre spécialiste liturgique est au rendez-vous

Nous sommes à l’église. Un servant fait retentir la cloche : La procession s’avance. C’est alors que s’élèvent nos voix pour chanter le chant d’entrée qui accompagne le début de la liturgie de la messe.

Si chanter au début de la messe est absolument incontournable, il n’en a pas toujours été ainsi.
Aux origines du rite romain, à cause notamment des conditions dans lesquelles se célébraient les Saints Mystères, la messe commençait immédiatement par les lectures tirées de la Bible. La liturgie du Vendredi Saint, qui plus que toute autre a gardé son caractère primitif, conserve encore un témoignage de cet usage très ancien puisque cet office particulier commence directement par la liturgie de la Parole.

Il faut attendre le Vème siècle pour voir apparaître le chant d’entrée. L’Église étant sortie des catacombes et des maisons particulières pour prendre une réelle place dans la société romaine, la liturgie a pu se développer dans le cadre majestueux des premières basiliques. Pour accompagner les longues processions du pape avec son clergé dans les grandes nefs des édifices paléochrétiens, les chantres se sont vu confier le soin de chanter une antienne, c’est à dire une sorte de refrain, sur un texte tiré quasiment toujours des Saintes Écritures, et accompagné de la psalmodie de plusieurs versets de psaumes. C’est là l’origine de ce que l’on nomme encore maintenant  « introït », et dont le missel romain actuel garde toujours la trace dans l’antienne d’ouverture.

Ce chant d’entrée, en plus d’accompagner la procession, est là aussi pour nous faire entrer dans le mystère qui va être célébré et pour donner, en quelques sortes, la tonalité spirituelle de la messe du jour.
La dernière réforme liturgique a également mis l’accent sur l’aspect communautaire du chant d’entrée, lui donnant le rôle d’unir les fidèles rassemblés.

« Cantare, amantis est », disait saint Augustin : Chanter est le propre de celui qui aime. Lors de nos messes dominicales, lorsque la procession s’avance, n’ayons pas peur d’unir nos voix à celle du choeur des chantres pour témoigner de notre amour à Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, que nous célébrons dans toute liturgie.