C’est dimanche jour du Séigneur et notre spécialiste liturgique est au rendez-vous !
Le mois de janvier arrive à son terme, et nous célébrons déjà le 4ème dimanche du temps ordinaire après l’Épiphanie.
Cependant, les crèches sont encore présentes dans nos églises, comme pour nous signifier que le cycle de Noël n’est pas tout à fait terminé. Et pour cause, l’usage de l’Eglise a toujours été de conserver les crèches jusqu’à la fête de la Chandeleur le 2 février. 40 jours exactement après la Nativité, nous célébrerons cette belle fête de la Présentation du Seigneur, où l’Église fait mémoire de la venue au Temple de la Sainte Famille pour accomplir les prescriptions de la Loi juive : la purification de la Sainte Vierge, et la consécration au Seigneur de Jésus, en sa qualité de premier né.
Cette fête a pour origine l’Église de Jérusalem où elle est attestée dès la fin du IVème siècle. Elle se répandit ensuite dans tout l’orient, puis elle a été introduite à Rome dans la deuxième moitié du VIème siècle.
La particularité de cette fête est bien sûr la bénédiction spéciale des cierges qui précède la messe. Lors des processions matinales à Rome, l’usage était de porter des cierges pour dissiper les ombres nocturnes. Voyant dans la lumière un symbole du Christ qui est venu dans le monde pour en dissiper les ténèbres, l’Église en est arrivée à célébrer cette bénédiction des cierges en ce jour où l’on voit dans l’évangile le vieillard Syméon venir à la rencontre de l’Enfant Jésus « lumière qui se révèle aux nations ».
Cette belle fête de la Chandeleur a un double caractère : elle est à la fois une fête du Seigneur et une fête de la Sainte Vierge. Mais dans les mystères de l’enfance du Christ, l’Enfant-Dieu et sa Sainte Mère sont indissociables, et les mots de la liturgie ne s’y trompent pas, comme dans l’admirable antienne chantée pendant la procession des cierges :
« Adorna thalamum tuum », « Orne ta demeure, Sion, et accueille le Christ Roi. Empresse-toi auprès de Marie, porte du Ciel, qui tient en ses bras le Roi de gloire, la lumière nouvelle ! »
Poétiques paroles qui unissent dans un même chant la Mère de Dieu et le divin Rédempteur qu’elle a mis au monde. Pendant la messe de cette fête nous entendrons ce passage du prophète Malachie :
« Et soudain viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez. […] Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Qui pourra rester debout lorsqu’il se montrera ? »
Les vénérables liturgies grecques nomment cette fête du beau vocable d’ «hypapante», c’est à dire « la Rencontre ». Que cette célébration à venir de la Chandeleur nous aide à préparer nos âmes à cette « Rencontre », pour que nous puissions rester debout lorsque le Seigneur viendra !